DÉCLARATION DU RÉALISATEUR
En essayant de sauver la vie de son meilleur ami Ari, dont la famille ne peut plus se permettre de payer le traitement contre le cancer, Leon n’hésite pas à changer de peau : il revêt l’identité impossible d’un criminel innocent. Leon devient complice d’Ari dans son dilemme par un enchaînement d’« erreurs » irrépréhensibles, motivées par un élan purement altruiste. Si nous voulons comprendre la décision de Leon, il faut éclairer ses motivations par l’image du lit d’hôpital dans le salon d’Ari.
L’autre thème essentiel du film, c’est le bruit des enfants. C’est un écho à l’enfance où Leon et Ari, deux amis aux prises avec un anéantissement inéluctable, peuvent toujours s’entendre jouer. C’est la source intarissable de l’amour de Leon pour Ari. Mais Leon est également amoureux de Daphne, la petite sœur d’Ari, et n’est pas prêt à parler à Ari de sa relation. Au lieu de cela, Leon doit prendre conscience qu’il lui faut mettre fin à son sentiment de culpabilité afin de rester amoureux tout en sauvant la vie de son meilleur ami.
Dans la triste beauté monochrome d’une Athènes délaissée, l’impossible sens moral de Leon a des conséquences tragiques.
Ce que j’aime le plus dans 3000, c’est que nous sommes face à face avec un jeune Athénien. Je voulais insuffler de la vie dans 3000, comme le sentiment d’une dette personnelle que je ne pourrai jamais rembourser à Athènes, ma ville natale bien-aimée.
Antonis Tsonis